Accueil Geneviève Laffitte, un regard parmis d’autres

Des pierres et des traces

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Elle me racontait ses séjours sur l’île, les amitiés qu’elle y avait trouvées et le fond du jardin de ses amis où elle allait planter sa tente pour quelques semaines.
  Quand l’Île de Pâques apparut à travers le hublot, je n’écoutais plus ce qu’elle me disait, mais on décida de se revoir.

Iris tenait sa connaissance de l’île de ses recherches à Dresde qu’elle venait vérifier régulièrement sur place, guidée par un vieux Pascuan qui voulait bien l’aider.
  Autrement dit, des émerveillements et elle voulait m'en faire part.

Elle m’attendait au bord de la gueule ouverte du Rano Kau, en compagnie d’un Italien qu’elle avait rencontré à Hanga Roa et qui avait fait l’ascension à bicyclette!

La descente dans la caldeira à travers une végétation de plus en plus touffue et les pieds dans l’eau était le prix à payer pour atteindre ce qu’Iris nous avait promis de nous montrer.

Rapa Nui - Île de Pâques,
30 janvier 2005

 

Rano Kau.

C'est le volcan le plus original de l'Île de Pâques.
Un cratère de 1600 m de diamètre à sa partie supérieure et de 1000 m au niveau du lac lui donnent une forme parfaitement circulaire.
La déchirure d'un flanc sur l'océan
ne peut
qu'inviter le
mythe de l'homme-oiseau fait d'air, de terre et d'eau.

Rapa Nui (Île de Pâques), 2005

 

Rano Kau.

Les parois abruptes, qui plongent vers la caldeira à 200 m de profondeur, sont recouvertes de végétation, de rochers et de coulées
de sédiments.
Face à l'océan, les terrasses du site cérémoniel d'Orongo, dévolu
à la célébration
annuelle du
nouvel homme-oiseau, dominent l'intérieur
du cratère.

Rapa Nui (Île de Pâques), 2005

 

Rano Kau.

La caldeira est la seule réserve d'eau douce
de l'île.
Longtemps les Pascuans sont descendus dans le cratère pour aller chercher de l'eau.
Depuis les années 70, un réservoir placé sur la route d'accès au Rano Kau leur évite cette corvée.

Rapa Nui (Île de Pâques), 2005

 

Rano Kau.

La surface de l'eau est recouverte de joncs et par endroit l'épaisseur accumulée permet d'y marcher sans risque, comme sur les îles flottantes des Uros sur le Lac Titicaca.
Sur la multitude de petits lacs ainsi créés,
on se déplace
avec des
embarcations sommaires.
Le microclimat qui
règne dans la caldeira
permet de cultiver
des arbres fruitiers à proximité.

Rapa Nui (Île de Pâques), 2005

 

Rano Kau.

La descente que nous entreprenons avec Iris est à pic. Entre les branches emmêlées et les hautes fougères, rien n'indique un chemin.

Rapa Nui (Île de Pâques), 2005

 

Rano Kau.

"À la vue des joncs, je comprends que nous avons atteint le lac.
Iris hésite un moment sur la direction à prendre pour retrouver l'endroit où elle veut nous conduire...
Cernés par des joncs deux fois plus hauts que nous et les sous-bois
d'où l'on vient
d'émerger péniblement, ce temps d'hésitation ne me dit rien qui vaille."(...) (Carnet 1, 28 janvier 2005)

Rapa Nui (Île de Pâques), 2005

 

Rano Kau.

"Le retour dans le sous-bois me rassure, j'aurai au moins les pieds au sec. Et quand Iris nous dit que c'est la première fois qu'elle revient ici sans son vieux Pascuan, je me dis que, vu la forme du volcan, on risque
de tourner
en rond
longtemps...
Mais, même difficile, la marche devient excitante et j'ai le pressentiment que quelque chose va me surprendre." (Carnet 1, 28 janvier 2005)

Rapa Nui (Île de Pâques), 2005

 

Rano Kau.

"Elle allongea le pas quand elle aperçut dans les broussailles de gros rochers devant lesquels elle s'arrêta.
Elle seule voyait ce qu'il y avait à voir et, après un moment qui relevait du recueillement de la part de nous trois,
elle se pencha
sur le rocher pour suivre, avec une craie qu'elle avait sur elle, des traces de pétroglyphes qui firent chavirer mon émotion." (Carnet 1, 28 janvier 2005)

Rapa Nui (Île de Pâques), 2005

 

Rano Kau.

Étrange syncrétisme.
Poisson et oiseau?
Ailes et nageoires?
Gueule ou bec?
Oeil ou œuf?

Rapa Nui (Île de Pâques), 2005

 

Rano Kau.

"Seulement trois rochers au bout du chemin et sur le dernier un pétroglyphe exceptionnel. Je lui demande de ne pas le surligner et par manque de recul, il me faut grimper dans un arbre pour le cadrer entièrement." (Carnet 1, 28 janvier 2005)

Rapa Nui (Île de Pâques), 2005



Neuf ans plus tard, je reviens sur le Rano Kau.
Une jeune pascuane qui connaissait ces pétroglyphes m'apprend le nom de ce site : Hau Koka et elle me dit qu'il est à présent interdit de descendre dans le volcan et que seuls des spécialistes sont autorisés à voir ce que j'ai eu la chance de photographier
il y a quelques années.

Rapa Nui (Île de Pâques), 2014

 

Rano Kau.

Le retour à la surface
se fit pratiquement à la
verticale à travers les
sous-bois aussi épais
que les précédents,
jusqu'à des sentiers qui zigzagaient jusqu'au sommet du cratère.

Rapa Nui (Île de Pâques), 2005

 

Grotte d'Ana Kai Tangata.

Iris m'emmena dans une grotte cachée par des roches volcaniques et dont on ne voit l'ouverture que de la mer.
Un lieu qu'elle avait découvert au cours de ses recherches à la bibliothèque de Dresde.

Rapa Nui (Île de Pâques), 2005

 

Grotte d'Ana Kai Tangata.

Je restais sans voix devant des peintures rupestres tapissant le plafond de la grotte, à peine éclairé par un effet de miroir dont se jouait la mer avec les vagues et le soleil.

Rapa Nui (Île de Pâques), 2005

 

Grotte d'Ana Kai Tangata.

Les oiseaux stylisés représentent les sternes, les manutara, dont la capture de l'oeuf désignait l'homme-oiseau de l'année.
Les couleurs orangé,
noir et blanc sont
obtenues avec des pigments naturels.

Rapa Nui
(Île de Pâques),
2005

 

Grotte d'Ana Kai Tangata.

Les roches du plafond
de la grotte se détachent
par plaques détruisant
des peintures rupestres
dans leur chute.
Iris me raconta que, malheureusement, beaucoup d'entre elles furent aussi pillées.

Rapa Nui
(Île de Pâques),
2005