Accueil Geneviève Laffitte, un regard parmis d’autres

Zapatistes

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La junta me demande de faire une lettre pour me présenter et expliquer pourquoi je suis là.
  Je rédige en français et une des filles catalanes m’aide à traduire.
  Je remets mon papier aux hommes en passe-montagne.

Deux heures plus tard, Carole m’accompagne devant l’assemblée pour traduction. Petite cahute en bois au toit de tôle, chaleur épouvantable, trois hommes transpirent sous leur passe-montagne derrière une table hérissée de dossiers au milieu desquels ils ne retrouvent plus les deux feuillets que je leur ai laissés.
  Autour de la pièce, des gens ont pris place, tous en passe-montagne et je sens converger leurs regards sur moi.

Malgré tout ce que je pouvais connaître sur les zapatistes, cette scène fait chavirer tout-à-coup ce qui aurait pu rester une fiction en une réalité bien présente.

Roberto Barrios, Chiapas, Mexique,
mars 2005
 

 

Peinture murale. Détail.

Une bonne heure de route depuis Palenque et arrivée dans la poussière de la piste, bousculés que nous avons été dans la camionnette du village. Ni un camp retranché, ni un espace de clandestinité: seuls deux hommes en passe-montagne noirs signifient que nous sommes en territoire zapatiste. La chaleur est écrasante. Un soleil fou tombe sur ce coin de jungle où la hauteur des arbres remplace celle des montagnes que nous avons franchies pour arriver ici. (Carnet 1, 7 mars 2005)

Roberto Barrios, Chiapas, Mexique, 2005

 

"Vous êtes en territoire rebelle zapatiste . Ici le peuple mandate et le gouvernement obéit".

Roberto Barrios, Chiapas, Mexique, 2005

 

Peinture murale à l'entrée du caracol.
"Assemblée du Bon Gouvernement".

Roberto Barrios, Chiapas, Mexique, 2005

 

Peinture murale et gardiens du local de réunion de l'assemblée, à l'entrée du caracol.
Les adultes du village sont responsables de la garde à tour de rôle.

Roberto Barrios, Chiapas, Mexique, 2005

 

Fresque murale.
L'éparpillement de la nébuleuse.

Roberto Barrios, Chiapas, Mexique, 2005

 

Peinture murale et inscriptions.
Façade de l'ancien local de la radio.
"Les voix de la montagne".

Roberto Barrios, Chiapas, Mexique, 2005

 

Le passe-montagne est un symbole qui ne cache pas l'individu, mais qui lui donne la force du principe: peu importe le visage, c'est la parole qui compte. Elle normalise la parole de tous.

Roberto Barrios, Chiapas, Mexique, 2005

 

Peinture murale dégradée.
"École digne".

Roberto Barrios, Chiapas, Mexique, 2005

 

Bibliothèque de l'école.

Je rejoins les jeunes Italiens qui s'attaquent, sans se gêner, au rangement de la bibliothèque que j'avais pensé nécessaire, mais auquel j'avais renoncé devant la lourdeur qui pèse sur la moindre de nos initiatives. (Carnet 1, 12 mars 2005)

Roberto Barrios,
Chiapas,
Mexique, 2005

 

Bibliothèque de l'école.
Le petit Manuel est venu nous aider à y mettre de l'ordre.

Roberto Barrios, Chiapas, Mexique, 2005

 

Couloir de l'école secondaire, des classes de chaque côté.
Période de vacances en ce moment.

Roberto Barrios, Chiapas, Mexique, 2005

 

Terrassier travaillant à l'extension de l'école secondaire.

Roberto Barrios, Chiapas, Mexique, 2005

 

Peinture murale.
Construction des idoles ou affirmation d'une cause?

Roberto Barrios, Chiapas, Mexique, 2005

 

Peinture murale.
Le Che comme vigile en haut du mât du bateau.

Roberto Barrios, Chiapas, Mexique, 2005

 

Peinture murale et inscriptions.
Magasin d'artisanat des femmes rebelles.
"À ceux qui veulent gouverner le monde, le monde répond: Résistance".

Roberto Barrios, Chiapas, Mexique, 2005

 

Peinture murale et inscriptions.
Magasin d'artisanat des femmes rebelles.
"Passez voir nos blouses, pantalons, sacs, vestes, colliers, etc... Merci pour votre collaboration".

Roberto Barrios, Chiapas, Mexique, 2005

 

Peinture murale et inscriptions.
"Une santé plus libre rend un coeur plus rebelle"."Physiothérapie".
Deux étudiantes de Mexico, l'une en médecine, l'autre en dentaire, ont choisi de venir travailler ici quelques mois pendant leurs études.

Roberto Barrios,
Chiapas, Mexique, 2005

 

Le cabinet dentaire.

À part le fauteuil d'examen et un dentier posé sur le rebord de la fenêtre, le cabinet dentaire est encore plus vide que la clinique. Avec les deux toubibs, nous faisons une sortie dans le village qui me serait interdite si elles ne m'accopagnaient pas. (Carnet 1, 10 mars 2005)

Roberto Barrios, Chiapas, Mexique, 2005

 

Peinture murale.
Façade du dispensaire: distribution de médicaments.

Roberto Barrios, Chiapas, Mexique, 2005

 

Peinture murale. Détail.
Réel, symbolique, imaginaire.

Roberto Barrios, Chiapas, Mexique, 2005

 

Coopérative des femmes.
"Zone nord Assemblée du Bon Gouvernement: sont strictement interdits le trafic d'armes, la culture et la consommation de drogues, de boissons alcoolisées et la vente illégale de bois. Non à la destruction de la nature".

Roberto Barrios,
Chiapas,
Mexique, 2005

 

Peinture murale.
Le quotidien, les bâtiments, l'école... Tout cela est imprégné d'images et de discours.
EZLN: Ejército Zapatista de Liberación Nacional (Armée Zapatiste de Libération Nationale).

Roberto Barrios, Chiapas, Mexique, 2005

 

Peinture murale.
La nébuleuse des regards et la réalité du pays.

Roberto Barrios, Chiapas, Mexique, 2005

 

Peinture murale et inscription.
Magasin de la coopérative des femmes.
"Travailler pour être libres".

Roberto Barrios, Chiapas, Mexique, 2005

 

Peinture murale. Détail.
Magasin de la coopérative des femmes.

Ce soir, au discours inaugural de la Journée Internationale de la Femme, c'est une femme en passe-montagne qui fait une brève allocution puis entone l'hymne zapatiste repris a cappella par une trentaine de femmes et d'hommes au garde-à-vous. Même posture pour les enfants. Ces garde-à-vous me font tourner les talons.(Carnet 1, 8 mars 2005)

Roberto Barrios, Chiapas, Mexique, 2005

 

Peinture murale et panneau d'information.
"Bar de la Force du Peuple".

Roberto Barrios, Chiapas, Mexique, 2005

 

Peinture murale.

Roberto Barrios, Chiapas, Mexique, 2005

 

Gardien du caracol.

Roberto Barrios, Chiapas, Mexique, 2005

 

Tension dans le village: même là, sur ce chemin anodin, tout peut devenir un enjeu de sens, voire de combat. Je n'ai pas toutes les cartes en main pour comprendre: j'apprends au fur et à mesure à lire la géographie humaine et ses lois de circulation.

Roberto Barrios,
Chiapas,
Mexique, 2005

 

Enfant sortant de l'église du village. Une autre église est prévue dans le caracole. La révolution n'empêche pas les croyances religieuses.

Roberto Barrios, Chiapas, Mexique, 2005

 

Peinture murale.
Le local de l'épicerie.
Bricolage et bouts de planches: la révolution se fait par petits morceaux.

Roberto Barrios, Chiapas, Mexique, 2005

 

Inscription.
Traduction

Roberto Barrios, Chiapas, Mexique, 2005

 

La coopérative des femmes a organisé un comedor où viennent souvent manger des gens seuls, des habitués, ceux qui sont de passage.

Comme tous les soirs, je me retrouve à ce bout de table à la nappe imprimée de tulipes et de lys pour écrire mon journal. C'est l'endroit du village que je préfère; hier, j'ai demandé si je pouvais faire des photos. Bien sûr. Ce soir, elle est arrivée vêtue d'une magnifique blouse brodée. Avant qu'il n'arrive trop de monde, je lui demande si je peux la photographier. Je n'ai qu'un sourire pour toute réponse. Je crois qu'elle n'en espérait pas autant. Moi non plus. ( Carnet 1, 11 mars 2005)

Roberto Barrios, Chiapas, Mexique, 2005

 

Peinture murale. Détail.
Mur de la junta.

Roberto Barrios, Chiapas, Mexique, 2005

 

Peinture murale et gardiens.
Les grillages ne sont là que pour délimiter, non pas un palais ni une prison, mais symboliquement l'aire du lieu de la parole décisionnaire.

Roberto Barrios, Chiapas, Mexique, 2005

 

Peinture et inscriptions.
Habitation pour les Internationaux.
"Camp civil pour la paix. Bienvenue, Compagnons du monde".

Roberto Barrios, Chiapas, Mexique, 2005